Le premier livre de Chantal Dimier, psychologue et psychothérapeute à La Talaudière

Dimier, C. (2018) , Soin de l’autisme par la peinture, en séance individuelle sur le modèle psychanalytique : le Cas fondateur, édition : Césura.
J’ai accompagné chaque fois que possible, à leur demande, les parents d’enfants souffrant de troubles autistiques et psychotiques. Ainsi, je me tiens à la disposition de toutes personnes intéressées par mes recherches ou mon livre.

Avec le cas fondateur, j’ai créé et vu naître la psychothérapie picturale en séance individuelle sur le modèle psychanalytique que je vais innover (1984-1987) "dans des conditions plus dures que celles du cabinet du psychanalyste" m’écrira Didier Anzieu.

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Les indications de départ de mon travail de recherche

La population que le hasard de mes exercices professionnels m’a fait découvrir, au commencement de mes travaux de recherche, concerne des jeunes qui sont déstructurés et n’ont pas, pour la plupart, réussi à dessiner « le dessin du bonhomme » (voir ci-contre) au test ainsi appelé (ce test permet de calculer un âge mental et donne des indications sur la construction de l’image intériorisée du corps qu’ils présentent). Ce point de départ sera mon marqueur. Ceux qui étaient en deçà du dessin du bonhomme avaient des troubles sévères d’orientation spatiale et temporelle, et du langage. Les prises en charge sont alors difficiles. Comment alors envisager des psychothérapies ?

Il s'avère que ma démarche de recherche est particulière

En effet, cette pensée heuristique a vu le jour, dans ma fonction de psychologue - psychothérapeute, puis psychanalyste, depuis 1977, en fait au commencement de mon entrée dans le monde professionnel, avec l’écriture de mon DEA, L’enfant psychotique et la thérapie picturale en séance individuelle, Lyon, 1987. 
Cette rédaction universitaire relate la prise en charge picturale de Pascal de 1984 à 1987, jeune enfant, sans langage, extrêmement carencé, au moi non développé, qui malgré tout va pouvoir m’adresser une demande. Son éducateur et moi-même sommes très étonnés de son geste et de sa demande – non verbale - auprès de moi … Il possède la marche mais n’a pratiquement aucune acquisition cognitive. Et il ne sait pas jouer, il est dit être un petit « enfant sauvage » dans l’institution, par l’absence de lien qu’il présente, tant auprès des autres résidents que des adultes. À ce moment-là je pense à L’enfant sauvage, film de Truffaut relatant le travail de Jean Itard, médecin en éducation spécialisée. 

Un processus thérapeutique que je vais alors initier 

J’ai souvent expliqué que je suis venue à la Recherche sans l’avoir prévu au commencement, c’est le Cas Fondateur qui est venu à moi, Pascal, bien qu’il n’ait pas encore le langage à ce moment-là. « Mme Dimier, ça ne lui ressemble pas, il n’a aucun lien ni avec les autres enfants, ni avec les adultes. C’est une demande qu’il vous adresse.» me dit son éducateur.
Je vais le recevoir la semaine suivante dans la pièce prévue à cet effet, puis deux autres séances où il va montrer le même éparpillement : touchant tout, déballant tout ce qui est à sa portée. Quel sens donner à cela. La pensée qui me vient alors, en pensant à la suite de notre travail thérapeutique est : il faut que je le contienne. Avec son absence de parole, de capacité à utiliser le jeu, et il n’a pas encore montré d’intérêt pour la trace, qu’elle soit graphique ou picturale, je vais inventer pour lui, une psychothérapie adaptée à ses graves carences cognitives qu’il va adopter immédiatement. Et cela va fonctionner.

Là où il y avait défaillance, la psychothérapie picturale y va remédier

Je vais en effet créer un cadre contenant et surtout lui offrir un miroir possible. Là où il y avait défaillance, la psychothérapie picturale va remédier : avec l’introjection du regard du thérapeute, le stade du nourrisson où la jubilation visuelle mère-bébé est à son apogée, mais aussi d’un visage qui reflète et non pas d’un visage triste donnant à la réalité de la noirceur ...comme le regard de la méduse qui pétrifie (Francis Pasche).
« Le regard de la mère est le premier miroir pour l’enfant » écrivait D. Winnicott
Sa psychothérapie va durer onze ans, dont les trois premières années en psychothérapie picturale, au cours desquelles le langage va se développer ainsi que d’autres acquisitions ... que j’ai présenté dans mon premier livre, où j’ai présenté tout mon parcours. 

Il m’a ouvert à une démarche heuristique qui constituera mon exercice professionnel

 Ce jeune m’a ouvert à une démarche heuristique qui va constituer la base de mon exercice professionnel depuis. Cette demande transférentielle de sa part est à prendre en compte comme le besoin d’avoir un objet contenant, fiable, secure, et le récit de son histoire permet de le comprendre. 
J’ai développé de façon exhaustive dans mon premier livre les fondements de mes recherches, et un apport théorique très dense pour que ma pensée puisse servir à d’autres chercheurs, et étudiants. J’invite le lecteur à s’y référer.  
À l’adresse, également, de l’étudiant en psychologie j’avais inscrit mes hypothèses heuristiques de D.E.A. et de doctorat pour permettre un partage de ce qui m’a habitée tout au cours de ma recherche.
Lorsque la parole n’est pas aisée voire impossible, cet outil pictural ante verbal va venir combler ce que lui, le patient pressent, qui est logé dans l’indicible, puis va ressentir. Cet émotionnel de l’ordre de l’auto-érotisme en faillite, comme il me plaît à écrire, va venir combler des inassouvis, parfois, de la période bébé, et, in utéro, ce qui est le temps de l’archaïque. La perception et la sensation vont œuvrer pour le patient, et avec lui. Cette psychothérapie picturale est en lien, selon moi, à la notion de l’esthétique et de l’art que la matière-peinture évoque et provoque, chez ces patients. Je fais ici référence aussi aux travaux de D. Meltzer et autres auteurs que je cite dans mon ouvrage.

J’ai été pionnière avec cette forme de psychothérapie picturale en situation individuelle

« Les cas cliniques que vous présentez montrent que ça marche, votre technique fonctionne, elle donne des effets et des résultats visibles. La démarche esthétisante de la peinture comme vous l’avez employée indique que ça fonctionne, procure une amélioration chez ces patients lourdement souffrants… Continuez votre recherche, c’est très intéressant… », me disait Jean Guillaumin (directeur du laboratoire de recherche à Lyon 2).
Il me plaît à expliquer que c’est Jean-Claude Sagne (assistant alors du Pr Jean Guillaumin), qui va m’inscrire au niveau administratif : « Tu as un sujet en or, personne n’a traité cela à Lyon 2 ». J’ai découvert des « opérateurs spécifiques » révélés par le cadre que je mets en place.  Didier Anzieu me dira : « J’ai lu avec intérêt votre mémoire sur votre expérience de la thérapie picturale et j’ai apprécié votre utilisation de la feuille de papier, comme pare excitation et comme surface d’inscription d’un Soi différencié. Le cas Pascal est parlant (...). Vos cas sont lourds (...) ils reviennent de loin (...). Je me suis réjouie de l’opérativité de mes concepts à l’épreuve dans votre travail, dans des conditions plus dures que celles du cabinet du psychanalyste » (1989). 
De plus, c’est le professeur René Kaës qui va me conseiller de prendre contact avec Geneviève Haag à l’obtention de mon DEA.

Mon ouvrage est disponible à la Fnac, à la librairie Tschann, à la Librairie de Paris et auprès de l'éditeur Césura qui vous le livrera sous 48h.

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